Trois rapports différents mis à disposition des autorités compétentes démontrent les graves lacunes des études d’impact sur la biodiversité menées par la CCRC pour justifier la construction de la déviation de Saint Péray
- Le rapport d’Asellia de juillet 2024
- La note de la LPO de juin 2024
- Le rapport de Maxime Zucca d’octobre 2024 (naturaliste reconnu, vice-président de la commission Espèces et Communautés Biologiques du Conseil National de Protection de la Nature depuis 2022)
Ce dernier stipule notamment » La Direction de l’Eau et de la Biodiversité et le Conseil National de Protection de la Nature considère que des inventaires datant de plus de 5 ans doivent être mis à jour. Or ici, ils datent de 12 ans pour la plupart. Par ailleurs, la pression d’inventaires doit couvrir les quatre saisons afin d’optimiser la détection des espèces protégées présentes sur le site, à l’aide de dispositifs appropriés, par conditions météorologiques favorables, et avec une intensité proportionnée aux enjeux. »
En outre il point que les chênes centenaires qui sont pourtant sur le tracé de la déviation ne sont jamais mentionnés sur les études d’impacts menées par les autorités.
21 espèces de chauves-souris
« moins 21 espèces de chiroptères qui utilisent la zone d’étude au lieu des 14 espèces initialement annoncées par l’étude d’impact de 2019. Les enjeux sont considérés comme forts sur l’essentiel du tracé.«
17 espèces d’oiseaux non répertoriées
« Dix-sept espèces supplémentaires utilisant le site durant la période de reproduction ont été découvertes lors des recherches bibliographiques ou sur le terrain, dont deux espèces menacées et une espèce quasi-menacée à échelle nationale. »
En conclusion Maxime Zucca synthètise les manquements du projet au regard de la biodiversité :
- La perte nette d’habitat d’espèces protégées tout le long du tracé de l’infrastructure n’est pas compensée
- La destruction possible de vieux chênes n’est jamais abordée, or il s’agit d’éléments non compensables ; la destruction du bâti n’est pas non plus abordée, or il abrite possiblement des espèces protégées (chiroptères par exemple)
- La rupture de continuité écologique causée par la route n’est ni réduite (passage faune) ni compensée ; elle est pourtant élevée pour les reptiles, amphibiens, mammifères (le hérisson, omis dans l’étude), et les risques de collision demeurent importants pour les oiseaux et les chiroptères. Ses impacts sont minimisés dans le dossier alors que la largeur de l’ensemble de l’infrastructure est très élevée (14,5 à 18,5 m).
Pour toutes ces raisons, ce projet ne saurait se faire dans la légalité sans l’obtention d’une dérogation à la protection des espèces.
De nouveaux inventaires devront être mis en œuvre en 2025 pour combler les lacunes relevées dans ce courrier.
Les rapports mentionnés dans cet article sont téléchargeables sur le lien suivant : https://drive.proton.me/urls/6P6WQ4TB44#2AAkkvyPUqO4